Voila un ustensile bien ancien. On en trouvait déjà à Pompéi ou bien, à une époque plus récente, dans les recoins sombres des catalogues de vente par correspondance. Mais depuis qu’on les appelle Sex Toy, ces objet ont quitté le placard des pratiques marginales pour devenir une mode grand public saluée par les magazines.
En effet, si l’objet n’est pas nouveau, l’idée de l’utiliser, et de l’afficher, de manière décomplexée, elle, est nouvelle.
Au début des années 2000, les sex toys se cachaient encore… Ainsi, en mai 2002, le journal Libération notait avec amusement que l’on pouvait trouver à Londres un magasin tendance, qui ne vendait que des objets de cette nature.
Un designer aussi connu que Tom Dixon proposait son interprétation de l’objet, revêtu d’une résine noire aux différentes textures. Mais en octobre 2002, plus la peine de traverser la Manche : à Paris, Sonia Rykiel ouvre un magasin entièrement dédié aux Sex Toys.
A l’époque de Noël, tout ce que la ville compte de modeux va y acheter ses cadeaux. On murmure que tel ou tel grand couturier aurait dévalisé la boutique pour en offrir à ses amis. Vraie ou fausse la rumeur prospère et la tendance est lancée. La France commence alors à combler son retard en la matière ; un récent sondage estimait que 50 % des Suédoises, contre 20 % des Françaises, possédaient un sex toy.
Mais au-delà de ces sondages, aux résultats peut être un peu trop étonnants pour être honnête, la mode des sex toys fait office de révélateur sur l’état de nos sociétés. Elle souligne tout à la fois l’évolution de la morale, l’émancipation de la femme mais peut être aussi la solitude des individus.
Elle marque également la grande facilité avec laquelle notre société aborde des questions qui passaient naguère pour absolument taboues. Les sex toys montrent que les tendances peuvent désormais s’immiscer dans la totalité de nos existences, y compris dans la sphère intime. Le plaisir solitaire est désormais gouverné par une pratique collective : celle de la mode.